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MJ, le King of the pop n’est plus

Deuil et tourments de ceux qui marchent sur la lune

lundi 6 juillet 2009, par Dridjo, Ghislain

«  Joe Jackson était un père qui battait ses enfants », telle est déjà l’oraison funèbre que la vox populi occidentale réserve à Joe. Vox populi occidentale car la mort de MJ nous ramène à nos perceptions culturelles différentes. Sans vouloir - comme le font déjà trop souvent les médias occidentaux - mettre dans le même fourre-tout toutes les cultures africaines, je me permets de gager que dans bon nombre d’entre elles le «  Joe battait ses enfants » n’éveillera pas beaucoup d’émoi.

C’est un truc bizarre que de voir un monument qui a toujours été là s’effondrer. On est tous comme des gamins dans ces cas là, on se dit « il était là depuis tellement longtemps… vais-je aussi m’éteindre !? »
MJ est tombé, il a quitté la scène de la vie et déjà il déclenche plus d’effervescence que de son vivant. Il fallait s’y attendre, nous sommes à l’ère du business, on n’attend plus des siècles pour reconnaitre le génie, on nous emmerde avec à la seconde où il émet son dernier soupir, c’est la faute du haut débit.

Les vautours et les hyènes de l’industrie du disque, les médias, vont porter MJ sur un panthéon plus haut que jamais pour pouvoir faire les poches des ahuris qui auront le nez en l’air.
La France pointe du doigt, sans doute légitimement, la scientologie, on met au pilori les témoins de Jéhovah et on nous sur-gonfle avec les porteuses de Hijab, arguant que ce sont toutes de faibles victimes de l’obscurantisme psychologique.
Ok, souscrivons donc tous à ce déni politiquement correcte du libre-arbitre - mais dans ce cas je veux le premier me servir en parpaings pour exploser les enseignes de MTV, BET, NRJ, VIRGIN, EMI, UNIVERSAL et le pire de tous « M6 black » - qui vont - ont - créé une horde de fanatiques aveugles capables de vous parler avec dévotion du « message d’amour porté par MJ que les gens vont enfin redécouvrir » comme s’il s’agissait du Messie révélé.
J’exagère à peine, mais les profito-situationistes macabres vont nous faire oublier que MJ n’était qu’un homme avec tous les aspects peu ragoutants que nous trainons tous, pour en faire une machine à sous post mortem. Je n’invente rien, l’histoire aime le bégaiement, Bob Marley, Elvis Presley, John Lennon ou sur une plus petite échelle Tupac, Daniel Balavoine, autant de morts à l’aura de célébrité artificiellement maintenue pour que ne tarisse pas la pompe à fric.

Ils vont nous la faire régurgiter je vous dis, nous allons nous taper l’icône MJ à toutes les sauces avec le risque de voir revenir son arrière-goût amère. On écoutera de moins en moins sa musique, par réaction au trop plein, pour s’attarder de plus en plus sur l’homme. Celui qui nous renvois à nos peurs, à nos chocs des cultures.
Certains insisteront sur ce « présumé pédophile que tous montent aux nues », auront-ils raison ou tord ? Peut importe maintenant, mais ce qui est sûr c’est que n’importe quel pékin sur qui aurait plané ce genre de soupçon se serait vu damner par l’opinion, preuve ou pas preuve. Mais les fans et les médias - SCHLINNNG !! - auront l’indulgence facile. Ils rétorqueront le déjà tubissime «  c’est la faute de son père  »


Joe Jackson, le père. Celui que tous présentent comme le Lucifer responsable du fait que l’esprit de son fils, le King, soit parti en cacahuète. « L’homme qui éduqua ses enfants par la violence », risque d’être l’épitaphe de Joe.
Tellement d’autres pères ont eu droit à ce type de "Une", lui restera à jamais dans l’histoire car il est lié au King. Mais n’es-ce pas là le destin des grands champions ? En baver dix fois plus que le commun des mortels pour faire des choses grandioses ?
Que foutait donc Mozart sur un piano à huit ans si ce ne sont ses parents qui l’y avaient mis, sont-ils responsables de son destin tragique ? Dommage que le haut débit ne fusse pas présent pour nous rapporter les moindres mesquineries de sa vie familiale.
Le père Williams a été montré du doigt pour avoir élevé ses filles à la dure dans le but d’en faire des championnes, à n’en pas douter elles en ont bavé à cause de l’envie de leur père d’assurer l’avenir de ses filles, n’es-ce pas là le devoir d’un père ? Donner les meilleures armes possibles à ses enfants pour assurer leur avenir quitte à exiger d’immenses sacrifices ?
Surement que Joe y est allé un peu trop fort, mais n’oublions pas que ni les sœurs Williams, ni les 4 frères et 2 sœurs de MJ ne se sont fait sauter la cervelle. MJ est le seul des sept Jackson à être parti en Freestyle, pas de chance le génie était le compagnon de l’hypersensibilité ; 1 sur 7, le ratio reste bon pour Joe.
Que les vierges outrées qui déjà émettent des cris d’orfraie devant ma plaidoirie pour Joe se rappellent que, aujourd’hui encore, des pères désespérés choisissent un de leur enfant parmi une pléthore pour qu’il fasse des études et aident la famille à s’en sortir, que beaucoup de sans grades font une foultitude d’enfants dans l’espoir d’en voir un ou deux survivre à tous les maux de la misère et servent de bouées à tous les autres éclopés. Le sacrifice pour la survie, même dans les sociétés « riches », il semble que les réflexes aient la dent dure.

«  Joe Jackson était un père qui battait ses enfants », telle est déjà l’oraison funèbre que la vox populi occidentale réserve à Joe. Vox populi occidentale car la mort de MJ nous ramène à nos perceptions culturelles différentes. Sans vouloir - comme le font déjà trop souvent les médias occidentaux - mettre dans le même fourre-tout toutes les cultures africaines, je me permets de gager que dans bon nombre d’entre elles le «  Joe battait ses enfants » n’éveillera pas beaucoup d’émoi.
La vie et la mort de MJ nous rappelle aussi cela, battre ses enfants sur le continent noir n’a rien du caractère barbare ou violent que les occidentaux voient, cela fait parti de codes d’éducation et à ma connaissance il n’en a pas résulté des millions d’adultes déphasés qui haïssent leurs pères.
Ne me croyez pas naïf au point de croire qu’il n’existe pas d’excès qu’il faille condamner, ni assez bête pour croire que la politique de la baffe fait forcément des enfants bien éduqués. Mais, comme dirait l’autre, si la claque ne fait pas l’éducation au moins elle aide à inspirer le respect, s’il n’est pas obtenu par une prise de conscience personnelle, au moins il le sera par la crainte, et cette Europe adolescente qui a perdu la notion du respect des adultes devrait regoutter un peu à la crainte des aînés au lieu de jeter l’opprobre sur Joe Jackson.

La mort de MJ lève un autre lièvre culturel, un truc qui nous vient des rencontres toujours violentes entre noirs et blancs, le malaise des noirs face au rejet de leur couleur, non pas de la part des blancs, mais de la part d’un des leurs.
Tous les noirs en cette époque de deuil verront, liront, entendront la sempiternelle « ça ne te dérange pas que MJ ait tout fait pour devenir blanc ? » . Je propose à tous les héritiers du Kemet de revendiquer un héritage normand en répondant « oui et non ».

“OUI” quand nous avons découvert l’album “BAD”, sur la pochette duquel un Michael jaune haricot trônait l’air resplendissant. Il tranchait tellement avec le mignon bisounours que nous voyions avec les Jackson 5.
Nous avons été désarçonné devant ce symbole qui semblait nous dire « tu es noir, tu es moche, tu as un gros nez, tu es moche, tu as les cheveux crépus, tu es moche ». La seule chose qui nous a fait tenir c’est de savoir que MJ avait fait jouir monde entier sur une musique qui sentait la MOTOWN à plein nez. «  blame it on the boogie », « Don’t stop till you get enough » ; tous les médias de l’époque, suivi très vite par la très blanche MTV, ont bandé de plaisir sur cette vibe indiscutablement noire.

Ensuite la réponse fut “NON”, ça ne nous dérangeait plus le moins du monde quand nous avons vu la tête de MJ sur les pochettes de “History” ou “Invincible”, car il était évident que le King n’était pas bien dans sa tête. Quelqu’un qui s’amoche autant ne peut être sain d’esprit. Peut-on en vouloir à Monk pour ses tocs ? Peut-on en vouloir aux gamins autistes ? Peut-on en vouloir aux vieux Alzheimers ? On ne pouvait en vouloir à MJ de nous montrer la face cachée de ce que la nature lui avait donné en même temps que le talent. MJ était un génie noir qui a flirté avec la folie et voulu, peut-être, devenir blanc ; ce n’est là que le lot commun de tous les génies.

Alors assez de blablas autour du départ du King, place au deuil. Je vais aller m’exploser les tympans au son de «  The way you make me feel  » en priant très fort que ma dulcinée m’entende. Elle viendrait me rejoindre dans mon éclat de rire quand j’en serais à hurler «  Piléééee  » et nous nous jetterons dans un «  Do you remember the time  » 100% nostaljack.
Elle me regarderai ensuite avec un regard profond disant «  Baby be mine  » et mes yeux lui soupireraient un «  The lady in my life  ». Nous dirions alors à l’unissons «  You are not alone  ». Notre ébat se terminera par un «  Who’s bad  » heureux de mon égo de mâle, et dans mes yeux un amour à la «  Liberian girl  » lui fera dire «  You rock my world  » et la poussera à se blottir dans mes bras.
Avant de rendre, le temps d’une nuit, nos âmes à Morphée ; tous deux nous élèverons une dernière pensée au "King of the pop", «  I just can’t stop lovin’ you  »

Messages

  • salut , je suis tout à fait d’accord avec ce que vous venez de dire sur le roi de la pop ; mais il est déjà mort !!! c’était un grand monument de la musique.
    si je commente cet article, c’est pour votre dernière paragraphe. je m’explique, je ne suis pas votre dulcinée mais franchement je vous ai rejoins dans votre éclat de rire lorsque vous dites piléééé !!!!!!