Les seules limites sont celles que nous nous imposons

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Le clan Boboto

Andriy

mercredi 12 août 2009, par Doszen

[...] Je crois que j’avais une tête de con quand elle est entrée dans la chambre et que j’avais ma langue sur le bouton-d’or de l’autre. Quand je me suis retourné pour lui faire face, je me suis dit que jamais personne n’aurait été capable d’infliger plus de souffrance à quelqu’un d’autre qu’à cet instant-là. Elle nous a regardés en silence, mon cerveau était comme figé. Inès avait remonté les draps sur sa poitrine, instinctivement ; elle n’avait rien dit non plus. Arléna n’avait rien fait pour cacher les larmes qui coulaient sur ses joues, elle s’était lentement retournée et s’était éclipsée en fermant doucement la porte derrière elle.
Inès m’a dit « cours après elle, il ne faut pas lui laisser le temps de prendre des décisions irrévocables ». Il était évidemment trop tard. Je l’avais blessée au-delà de tout ce qu’on peut imaginer. Pendant des jours j’ai essayé de lui parler, de m’expliquer, de supplier. Pendant des jours je suis passé par tous les états ; le « après tout ce n’est pas entièrement de ma faute si j’ai dû aller voir ailleurs ! » ; a succédé le déni, « mais ce n’est pas si grave que ça ».
Ensuite il y a eu l’autoflagellation, « je ne suis qu’une merde » ; puis l’état de bouillie repentant d’un « si tu me reprends je donnerai tout ce que j’ai au monde pour me faire pardonner ». Rien n’y a fait. Je la connaissais douce, je la connaissais amoureuse de moi mais je ne la savais pas si inflexible, le mal que je lui avais infligé l’avait transformée en glaçon, et je ne pouvais même pas lui en vouloir. [...]