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« Clichés et Marginalité » - Interview de l’auteur
Publication chez Kusomagroup éditions
mardi 29 septembre 2015, par
« L’ouvrage est un essai sur les clichés et marginalités de la littérature africaine comme son titre l’indique. L’originalité de la démarche réside dans le fait que l’auteur analyse ce thème au travers d’un autre ouvrage, un roman, celui de Percival Everett, Effacement. Toute l’habileté de l’auteur se trouve là. »
Interview disponible sur le site des éditions Kusoma
Qui est l’auteur(e) ?
Je suis franco-congolais des deux rives du fleuve, je me revendique de Brazza, de Kin, et de Paris. J’ai débuté par une activité de blogueur très actif en 2002, avant de m’autopublier pour la première fois en 2008, puis d’enchaîner sur deux autres romans en 2009 et 2010. En 2014 j’ai contribué au pilotage d’un ouvrage collectif (« Sous mes paupières, extérieur vies », L’Harmattan), avant de publier un recueil de nouvelles (« Flots d’encre ») et un roman (« Pars mon fils, va au loin et grandis », éditions-diffusion Athéna)
J’ai, en 2011, initié les rencontres « Palabres autour des arts » en m’inspirant des rencontres « Afriqu’AParis », dans le but d’œuvrer à la mise en lumière des littératures des Afriques. En 4 ans, nous avons fait près de 50 PADA, reçu plus d’une cinquantaine d’auteurs et contribué, je l’espère, à créer une vraie communauté d’amoureux des lettres des Afriques.
Qu’est-ce qui vous a inspiré ce livre ?
Ce livre est né de la session 2013 des « Université populaire de littérature africaine » que j’ai organisées avec le soutien de nombreux acteurs (auteurs, libraires). Cet ouvrage entend revenir sur la réflexion que j’avais proposé alors, à savoir ; lire l’œuvre « Effacement » de Percival Everett et sa dénonciation d’une forme de ghettoïsation des littératures afro-américaines et tenter d’y voir – ou non – des liens avec la situation que vivent les littératures africaines dites « francophones » dans l’univers français. Et, en ma qualité de lecteur, j’y ai vu une opportunité de partager avec d’autres mon amour pour certaines œuvres dont j’ai fait la chronique.
A quel public le destinez-vous ?
Il n’y a pas vraiment de « public cible » quand on se lance dans un travail de réflexion. L’intérêt de ce livre est de parler aussi bien à un public d’amoureux des lettres africaines que de participer au processus de réflexion que de nombreux autres acteurs ont entamé. Je souhaite également toucher un public de néophyte en littérature africaine qui pourra trouver dans ce livre quelques pistes de lectures sur des écrivains (très) contemporains, éclectiques aussi bien dans leurs sujets, leurs positionnement d’auteurs et leurs styles. J’ai voulu mettre en avant des auteurs aussi différents qu’un Insa Sané, un Sami Tchak, Faïza Guène, Mamadou Mahamoud Ndongo et aussi Paul Beatty ou Jack-Alain Léger. Cela donne un mélange assez détonnant et un angle de réflexion qui m’a paru intéressant.
Aviez-vous un message particulier à passer à travers ce livre ?
Si message il y a, ce serait dans le fait de changer nos regards, non pas seulement dans la façon dont nous lisons les œuvres africaines, mais aussi dans la façon dont nous percevons et intégrons les clichés et la marginalisation de ces littératures. Le « nous » étant le regard du lecteur mais aussi le positionnement de l’écrivain. Ce livre a pour simple ambition de pousser à la lecture de livres africains : c’est mon sacerdoce depuis maintenant plusieurs années.
Pourquoi avoir précisément choisi la question des clichés et marginalités en littérature africaine ?
Simplement parce que la société entière vit du cliché de l’autre, que l’homme a une tendance naturelle à marginaliser ce qui est différent. Les littératures africaines francophones existent dans un environnement dans lequel elles représentent « l’autre », ce « différent de soi », que l’on reçoit avec suspicion car on le connait mal. Et je parle aussi bien de la société française que de l’élite intellectuelle africaine qui a été nourrie aux mamelles littéraires occidentales et qui va, à tâtons, vers les littératures africaines. Il est donc – de mon point de vu – nécessaire de réfléchir à tous les freins qui pourraient y avoir dans la meilleure connaissance de ces littératures. Si nous voulons avoir une place dans le concert de la culture internationale, il nous faut imposer la (les) voix d’auteurs africains dans l’inconscient mondial. Et cela passe par promouvoir la lecture, mais aussi des réflexions sur les productions africaines.
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