Touhfat MOUHTARE, une poétesse deS AfriqueS

Gnora ya komori.
Une "étoile des Comores" est sortie de nulle part et a traversé un jour mon univers littéraire telle une comète de Halley. Je venais d’entamer la lecture de " Âmes suspendues " de l’auteure Comorienne Touhfat MOUHTARE, et la poésie de ce petit de recueil de 9 nouvelles m’a scotché dans les airs.
Tour à tour en prose, en rime, en narration, en psycho-récit, Touhfat, qui n’est que la seconde femme d’origine Comorienne de l’histoire à avoir les honneurs de la publication, nous invite à voyager sur les pas de personnages attachants afin de partager leurs banales histoires de vies pas banales.

La jeune femme qui exprime son ultime revendication à la liberté en offrant sa fleur à celui qu’elle a choisi, avant l’enfermement dans un mariage arrangé. Ce Roméo comorien qui cavale, jour après jour, pour se poster, à heure fixe, sous les persiennes de son cœur, espérant la sublime rencontre d’avec son regard, mais dont il ne devinera que les contours d’un corps, derrière un rideau opaque. Ce "vieil homme noir" qui porte son regard sur cette Europe, terre de son combat pour les siens, pour la sienne, là-bas, loin, au pays.
Elles sont là, ces vies si actuelles, si proches de nous, si familières. Et en même temps si lointaine quand nous ne prenons pas le temps d’arrêter 3 secondes les cours de nos destins pour que nos cœurs se penchent sur celles de ces " autres " que tous les jours nous effleurons. Quand nous ne mettons pas nos yeux sur les pages blanches maculées d’encre noire que nous offre Touhfat.

Touhfat MOUHTARE dit que ce recueil, de belles tranches de vies, fut enfanté par un roman mort-né. Dans ce cas-là, et sans attendre soixante-quinze longues années, il faut s’aligner sur ce que le grand chanteur congolais Franklin BOUKAKA disait, "…toutes les morts n’ont pas la même signification", surtout quand elle nourrissent les racines des futures œuvres de cette amoureuse de l’histoire de l’art, diplômée de la Sorbonne et qui rêve de " guérir les maux par la langue ".

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Bibliographie :

• • Âmes suspendues – 2011, édition Cœlacanthe
  • L’étoffe écarlate – (à venir…), édition Cœlacanthe

Voici une belle intervention de cette jeune auteure, à suivre absolument, qui parle de son recueil, de l’origine de son désir d’écriture et nous offre son regard sur l’insularité comorienne et le lien à l’Afrique.