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PALABRES AUTOUR DES ARTS

J’ai mangé Cheetah, elle a un goût de poulet !

Les mardis du Loyo

vendredi 13 septembre 2013, par Dridjo

Les spécialités culinaires sont, très souvent, sujets de vantardise et objets de comparaisons passionnées entre personnes de tout horizon. Pourtant, dans toutes les sphères pré-existent des victuailles pas très faciles à assumer en face de cet “autre” qui n’est pas de notre culture, ou simplement de notre petit coin géographique.

Cela peut sembler anodin mais les questionnements autour de nos racines culinaires sont très fortement représentatifs des interrogations que nous avons sur nos cultures, et sur la mise à l’index qu’elles subissent, ou non. Et là, comme toujours, tout se résume à l’image que nous avons de nos racines et la lumière que l’on met ou pas sur nos cultures d’origine.

Quelque soit son lieu de résidence géographique, le français lambda, pas cuisinier pour un sous, parfois même largement adepte de surgelés et de fast-food, est systématiquement en première ligne pour porter aux nues la "grande cuisine française", élevant en mets des dieux les choucroutes, les cassoulets toulousain et autres cuisses de grenouilles. La culture s’assume, même quand les papilles gustatives sont réticentes, d’autant mieux que l’on a réussi à imposer au monde la supériorité d’un aspect de celle-ci.

Bien souvent mes congénères africains et moi avons une vraie difficulté à promouvoir certaines spécialités culinaires avec la même rage qu’un anglais le ferait avec son Yorkshire pudding. Vanter un bouillon de singe boucané au garry du pays, un mijoté de chat au cube Maggi, un sauté de rat-musqué au garba ou un porc-épic braisé sur lit d’igname, etc... n’est pas toujours chose facile lorsque l’on quitte les latitude chaude pour les contrées plus froides des côtes occidentales.

Une vraie difficulté qui mériterait une étude ethno-sociologique de longue haleine qui soulèverait - surement - des cicatrices liées au dédain du colon pour la nourriture indigène du 19ème et 20ème siècle, qui lèverait - sans aucun doute - des lièvres du syndrome de l’ancien pauvre qui dédaignerait tout ce qui le ramènerait à son passé de démunis, qui mettrait en lumière - sait-on jamais - des déficience papillaires que l’on eût préféré taire. Ou, peut-être plus simplement, cette analyse de mœurs servirait à démontrer si besoin était que l’art culinaire, comme la culture, est une entité mouvante, changeante, qui se nourri du côtoiement d’avec d’autres cultures, qui vit des siècles éclatants et meurt de sa belle mort, afin de renaitre en Phénix gustatif en d’autres saveurs.

Les « Palabres autour des arts » du 26 juin 2012 - qui ont eu pour hôte l’auteur congolais Marien Fauney NGOMBE - furent l’occasion de fous rires général avec tous les participants qui ont révélé, dans des éclats de rires incontrôlés, le coté sombre de la force culinaire de leurs racines culinaires, en les assumant complètement, l’espace d’une soirée...


Les parties 1 et 3 sont disponibles sur Youtube

Rencontre avec Marien F. NGOMBE : http://www.youtube.com/watch?v=ofWGpN_pjbs&feature=share&list=UUVilZGPxOXWEOiE7Rt9P-Kw

Livres du mois : http://www.youtube.com/watch?v=4kK0xf-bFkY&feature=share&list=UUVilZGPxOXWEOiE7Rt9P-Kw