Les seules limites sont celles que nous nous imposons

Accueil > Mon côté fun > Histoire d’Hommes > Allons enfants de la...

Allons enfants de la...

2003, par Dridjo

Les souvenir estudiantins ne sont pas tous liés à l’Afrique, il y a une vie en Europe aussi ( encore heureux !)

Avril 2002. Le choc en France : JM le Pen est au deuxième tour des élections présidentielles à la place de Jospin.
Les gens sont sous le choc ; les immigrés se voient Déjà enchaînés dans les charters, les Français d’origine X se cherchent déjà des terres d’asiles et les Français issus de gaulois se demandent (quand ils ne soupirent pas d’aise) ce qu’ils vont bien pouvoir faire quand leurs compatriotes adorés seront boutés hors de France.

Bruxelles. En ces moments sombres, il y a une petite colonie d’étudiants stagiaires français dans les locaux d’une grande entreprise multinationale Y qui subit le choc des évènements se passant dans leur pays.
Dès le lendemain à « la table des français » on ne parle plus que de ça. Tous ont l’air accablé par les nouvelles, tous s’indignent de ce qui se passe. Et pire ; nos sympathiques voisins belges n’hésitent pas à en remettre une couche en chambrant à tout-va.
Sur la longue table de 10 à 12 personnes, chacun à son mot à dire sur ce qui se passe, sur qui aurait dû se passer et sur ce qui risque de se passer dans leur pays.

Mais voila ; il y a un hic. Un récalcitrant qui ne dit rien, qui ne donne pas son avis. Il ne dit rien sur le principal sujet de conversation de tout un pays et ne parle que quand la conversation ne tourne que sur des sujets banals et anodins.
Comment !! Lui qui es le principal concerné ne trouve rien à dire !?
Il doit bien sentir sur lui tous ces regards quand on parle d’intolérance et des risques d’invasion du racisme dans le pays des droits de l’homme !
Il doit bien sentir que les gens sont curieux de savoir ce qu’il en pense, non !?
On dirait même qu’il se délecte de la situation !! D’autant qu’en temps normal c’est quelqu’un qui donne l’impression d’avoir avalé une radio FM étant petit.

Ha oui ; un détail qui n’a pas été dit. Celui dont tout le monde attend la réaction est aussi le plus basané de la bande.
C’est le seul des français qui ait hérité du bronzage intégral de sa mère ; celui dont la présence à table créée un certain exotisme et justifie le caractère multiracial de l’hexagone. Et c’est le seul qui ne dit rien.
Evidemment il sent bien que dans certaines têtes ça bouillonne : « Pour quoi il ne dit rien ? » ; « pense-t-il que nous aussi nous aurions voté pour Le Pen ? » ; « Es-ce le choc ? » ; « Il ne pense tout de même pas que nous sommes des racistes !! »

Et pendant une semaine, le manège continu. Tout le monde déplore ce qui se passe et un seul ne dit rien. Et ; évidemment ; personne n’ose venir demander au "concerné" le pourquoi du comment.

Essayons de voyager dans ce cerveau négroïde pour voir se qui s’y passe. Et là, les choses apparaissent claires comme de l’eau de roche. Comme tout français il connait bien ses compatriotes et connait encore mieux les conséquences du phénomène de groupe : l’hypocrisie, la mauvaise foi, le politiquement correct.
Il sait très bien qu’avec ses compatriotes il est plus facile d’avoir des réactions, des réponses
honnêtes en ayant des conversations privées, intimes, à huis-clos ; surtout concernant les sujets vraiment importants.
Vous imaginez-vous parlant de Martin Luther King entre deux lampées de soupe aux choux ; disserter sur les théories du mahatma Gandhi entre deux cuisses de poulets ou évoquer Nelson Mandela et son périple à Soweto avec les dents sur un camembert bien odorant !?

Je vois que vous avez compris.