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Elle me voulait

jeudi 14 août 2008, par Ghislain

La mèche rebelle le sourire en coin elle me matait à la dérobé. La journée déclinante montrait ses yeux noircis par son rimmel érodé. Elle s’approchait de moi ; un banal papotage de collègue en partance.
« Toujours aussi peu souriant » me dit la belle de son ton taquin
« Toujours aussi zen veux tu dire » répondis-je ; tentant de m’accrocher à sa repartie maline
« Oui Zen, malheureusement pour moi » relança la coquine. Avais-je mal perçu le sens caché de ses mots ? Les échos de mon envie déformaient-ils son innocente réplique ?
« Tu ne devrais pas dire ça ; le sauvage qui dort en moi est terrifiant », continuais-je sur le ton de la rigolade.
« J’en ai dompté bien d’autres mon petit, quel festin ferait donc celui-là ? ».

Je m’émoustille, je m’enflamme ; la donzelle serait donc encore moins farouche qu’entrevue ?
« Ne réveiller le lion qui dort sous aucun prétexte, il serait affamé et aucun met ne pourrait le repaître ». Avançai-je sur le ton bravache de l’escrimeur qui engage.
« J’ai de quoi sustenter des bêtes bien plus féroce, et il me tarde de pouvoir enfin mesurer l’appétit d’un vrai fauve »
Diantre, la nzelé à la langue qui lacère et la provocation comme éperon.
« Au fait c’est pour quant finalement ce jus de fruit que l’on doit prendre ensemble ? ». Je lance une attaque placée ; changement de tactique et frappe direct vers la lucarne gauche.
« Pour le jus de fruit je ne sais pas, mais pour un liquide plus lactée c’est quand tu veux. Il parait que c’est bien pour la peau ». Parade-t-elle le regard malicieux.

Tourbillon dans ma tête. Images fantasmagoriques. La go là veut tacler ma libido à la gorge et ses yeux marrons droit dans les miens, elle se lance à l’assaut tel un chevalier Seya sans peur.

« Pour cela aussi ne t’inquiètes pas, j’ai du stock. Et je serais généreux ; surtout quand c’est demandé aussi franchement ». Reparti-je à l’assaut, tentant vainement d’attraper le dernier mot d’une joute perdue d’avance.
« Je demande toujours ce dont j’ai envie. Les hommes ont la fâcheuse habitude de ne pas se rendre compte quand il est plus que temps de donner à boire aux dames ; il faut tout faire à leur place sinon de bonnes choses vous passent sous le nez ».
Contre-attaque ; les yeux plongés dans les miens, le regard franc et décidé, elle est déjà vainqueur. Elle s’approche ostensiblement ; me susurre presque inaudible ; « Ce seront de bonnes choses n’es-ce pas ? ».

Elle s’éloigne avec un dernier regard vers moi ; ce regard timide de jeune geisha conquérante ; et toujours ce sourire en coin. Elle me voulait, elle m’a eu. Non. Elle me voulait, elle m’avait déjà ; je ne le savais simplement pas encore.