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L’origine des mots : Le ZAÏRE

samedi 25 août 2007, par Dridjo

Croyez-vous que l’histoire s’arrêta là ? Que nenni. Les mots ont une vie trépidante vous ai-je dit.
Quelques siècles plus tard (19e), après que Savorgnan de Brazza se soit fait berné par Henry Morton Stanley, (ceci est une autre histoire savoureuse qui vous sera conté un de ces 4 !), le roi des belges Léopold II après que lui fut remit officiellement la propriété du territoire, rebaptisa le pays en référence à l’un des plus grand royaume autochtone en « Congo Belge ».

Je savais depuis quelques années à quel point le temps peut jouer des tours à l’usage des mots surtout quand on y mêle incompréhension linguistique.
Bien souvent en Afrique, il suffit d’une discussion à bâton rompu avec un « ancien » pour prendre conscience que les mots ont une vie et que comme la notre, de vie, elle change et connait bien de péripéties :

Le Zaïre

Quand les explorateurs portugais (sous l’égide de Diogo Cão) débarquèrent sur le territoire de l’actuel RDC (15e siècle), ils cherchèrent à connaitre le nom de la contrée sur laquelle ils avaient mis le pied. En pontant du doigt leur environnement ils demandèrent aux autochtones « comment s’appelle ce pays, comment nomme-t-on ce fleuve ? ».
Leurs hôtes ne comprirent pas ce que désiraient les étrangers car pour eux, un fleuve, c’était un fleuve. Donc ils répondirent en désignant le fleuve : « Nzadi ». Ce qui voulait dire dans l’un des dialectes du royaume KONGO ; rivière ou fleuve.
Résultat ? Mauvaise compréhension ; intonation qui n’existait pas dans leurs langues d’origine... Les explorateurs décrétèrent que ce pays s’appellerait désormais le « ZAÏRE ».

Croyez-vous que l’histoire s’arrêta là ? Que nenni. Les mots ont une vie trépidante vous ai-je dit.
Quelques siècles plus tard (19e), après que Savorgnan de Brazza se soit fait berné par Henry Morton Stanley, (ceci est une autre histoire savoureuse qui vous sera conté un de ces 4 !), le roi des belges Léopold II après que lui fut remit officiellement la propriété du territoire, rebaptisa le pays en référence à l’un des plus grand royaume autochtone en « Congo Belge ».

A l’indépendance du pays (30 juin 1960), le pays devint « République du Congo » sûrement pour bien faire comprendre aux belges que le pays n’était pas leur propriété...
il faut croire que là encore les européens ne comprirent rien !

Quand en 1966, Mobutu Seseseko Kukuwendo Wazabanga (j’adore prononcer ce nom en entier !! mdr) prit le pouvoir, il voulu imposer sa patte sur le pays. Outre sa « philosophie » sur l’authenticité (j’en reparlerais un des ces 8), le changement de différents noms des villes du pays (Léopoldville  Kinshasa) ; il rebaptisa le pays du nom qui, selon lui, représenterait le mieux l’unité éthnique du pays et qui était le nom d’origine que les belges avaient changés : le Zaïre !

... Le serpent se mord la queue et il n’a pas fini de se faire mal.

Au début des années 90, une « conférence nationale » se tient à Kinshasa et elle a pour but de mettre à plat les années de dictature pour aller dans le sens du « vent de la démocratie » (sic !) qui balaie l’Afrique. A cette occasion, pour montrer la fin des années de joug dictatoriales, les conférenciers décident de débaptiser le pays, d’effacer des tablettes le nom « ZAÏRE » symbole de la mégalomanie de Mobutu et ils reviennent à ce qu’ils estiment être l’essence du pays : le mot Congo. Mais l’appellation « République du Congo » prôné dans les années 60 est déjà trustée par le pays voisin. Ce sera donc... RDC ou République Démocratique (re-sic !) du Congo !!

Si j’en crois mes illustres anciens, telle est une des probables vie du nom « CONGO ». Est-ce la bonne ? Peut-être pas. Mais ce parcours chaotique me plait car il sort de la banalité d’une « trouvaille » d’un individu unique dans son coin. Ça donne au mot une allure plus « sexy » non ?

... To be continued