Les seules limites sont celles que nous nous imposons

Accueil > Mon côté fun > Histoire d’Hommes > Ma vie s’en va

Ma vie s’en va

dimanche 11 mai 2008, par Ghislain

Dix, vingt, trente ; que m’importe le nombre de trous
Ma peau a encore assez d’espace pour une autre clef
Une de celles qui ouvrent la porte vers l’oubli

Je fais vieux, je fais ancien, je fais fini
Je touche à peine mes vingt cinq ans pourtant
Les rides ont creusé mon visage devenu osseux
La calvitie m’a attaquée sans sommation, sans déclaration
La vie de junkie est un cul de sac, un dead-end sans espoir
Je m’y suis plongé pourtant avec un délice d’illusionniste
Blanche, cristal, verte, rose… que de couleurs chatoyantes
Ma prison volontaire couleur arc-en-ciel me tue

Dans ses bras je m’envole, je survole les océans
Océans de peines, mers de misère, lacs de frustrations
Les piqures, les snifs me donnent des ailes ; je suis un nuage
Je réside en Olympie où l’eau ne peut me noyer
Dix, vingt, trente ; que m’importe le nombre de trous
Ma peau a encore assez d’espace pour une autre clef
Une de celles qui ouvrent la porte vers l’oubli

J’ai le souffle court, j’ai les os qui flanchent
Je sais que je me perds dans cette impasse
La poudreuse obstrue tous les pores de ma vie
Elle m’emporte vers l’œil du cyclone, sous sédatif
La musique s’élève, échevelée, survoltée dans ma tête
Plus d’issues, je ne peux reculer ; je ne le veux pas

Ma vie s’en va lentement sans que je ne songe à la retenir
L’arc-en-ciel m’aide à y aller sans la douleur pour compagne
Il m’aide à oublier que je suis vieux avant mon heure
Les couleurs dansent devant mes yeux à chaque snif
Ils s’en vont de plus en plus vite ; je dois les rattraper
Je ne crains pas le mal des hauteurs, je le recherche
Ressentir encore quelque chose, frémir une ultime fois
Je m’envole, j’oublie l’océan angoissante ; plus de douleur
Les couleurs sont si belles.