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Mère Térésa du bled

Novembre 2005 retour au bercail

mardi 29 novembre 2005, par Dridjo

J’aurais dû m’en douter. Pour ramasser les moineaux aux ailles cassés maman est une spécialiste. De retour après 10 ans d’exile chez moi je retrouve à la maison une jeune ado ; fille d’un vague oncle adepte du parasitisme familiale à l’africaine, qui ensemence sa femme aussi vite qu’un chinois le ferait d’une rizière du Mékong (Ok, je sais pas s’il y a des rizières dans le Mékong, mai vous avez saisie l’image) ; que maman a récupérée dans le but de la rescolariser.

Ça c’est le côté mère Térésa que possède encore ; fort heureusement ; un certain nombre de mamans du bled. Mais c’est vrai que moi aussi j’ai été choqué en voyant une jeunette de 17ans qui depuis 4 ans a dû quitter les bancs de l’école (en niveau primaire CM1 !!) faute de soutient moral et financier. Ses parents l’avaient placé auprès d’un commerçant libanais pour qu’elle rapporte des sous à la maison.

Ma maman l’a enlever à sa famille pour « l’obliger » à retourner à l’école et l’enthousiasme de cette jeune fille m’emmène les larmes aux bords des yeux à chaque fois que je vois mon petit frère jouer les maîtres d’école primaire avec elle. Lui qui a des difficultés avec sa première, peut-être qu’il s’aide lui-même à prendre conscience de sa chance en même temps qu’il l’aide elle.Elle est heureuse d’apprendre à lire. Chaque mot appris, chaque expression retenu semble la combler d’aise.

Pour moi qui revient au bled en « muana ya poto » ; après la colère que j’ai ressenti lors de la révolte des laissés pour compte des banlieues françaises ; je relativise un maximum nos malheurs d’immigrés en France en ce moment. La notion de « déshérité » est bien relative selon les latitudes sous lesquelles ont se trouve.
Et je n’en suis même pas à ma première semaine au bled !!!