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Intégration et bécotage...

C’est quoi vos critères d’intégration ?

jeudi 27 septembre 2007, par Dridjo

J’ai eu dans un lointain passé une amie ; descendante de Jeanne d’arc ; qui resta convaincue malgré moult explications que j’avais un « deuxième bureau » dans la ville, raison pour laquelle je répugnais à me montrer avec elle.

Ce matin en prenant ma traditionnelle ligne 13 du métro parisien, un événement à fait remonter en moi toute la complexité qui se cache derrière le mot « intégration ». Enfin, « évènement », j’exagère un peu. Ce n’est en rien un événement en France, même pas une curiosité dans les métro bourrés de la région parisienne. Je veux parler des deux tourtereaux qui se bécotaient allègrement au-dessus de mon nez !

Avant d’en venir aux choses socio-psycho-machin-trucs ; imaginez ma situation de ce matin : assis sur les strapontins, le nez plongé dans le « Silverthorne » de R. E. Feist, un couple me fait partager ses moments de bonheur via un bruit de succion caractéristique. D’autres personnes montent dans la rame. En personne bien élevée, je me lève pour libérer de l’espace et je me retrouve le nez (encore lui !) presque collé aux visages de deux exhibitionnistes ! Encore un millimètre et j’aurais pu apporter mon grain de sel. Ou de salive.

Certains trouveront que le mot « exhibitionniste » est trop fort, car ce n’est là qu’un banal couple qui s’aime et qui utilise son droit à la liberté de vivre. On est en France, terre de démocratie non ? Mais moi, je ne suis pas d’accord !!
La démocratie est-elle nécessairement fossoyeur de la pudeur !!? Je sais. Certains vont commencer à s’écrier « v’là le rétrograde » . Non.

Je suis sous le charme à chaque fois que vois un couple qui se regarde avec les étoiles dans les yeux. Les mains ne veulent pas se séparer. La tête de la donzelle est en générale aimantée par l’épaule plus ou moins frêle de son Roméo. C’est émouvant de voir ça.
Mais subir l’intimité de ceux qui veulent clamer à tout le wagon « regardez nous, on baise ensemble !! » . Très peu pour moi. Je ne prends pas.

Je reviens donc au pourquoi de « l’intégration » dans cette anecdote par une autre, vieille, anecdote. J’ai eu dans un lointain passé une amie, descendante de Jeanne d’arc, qui resta convaincue malgré moult explications que j’avais un « deuxième bureau » dans la ville, raison pour laquelle je répugnais à me montrer avec elle. Elle aurait dû dire que je refusais catégoriquement de me donner en spectacle dans le premier bus venu, et à théâtraliser nos échanges salivaires.

Ma (ex) mie n’a jamais compris que dans ma culture, ça ne se fait pas de multiplier les coups de langues baveux devant sa cousine. Elle n’admettait pas que le périmètre de l’intimité chez moi soit plus étroit que chez elle. Il paraît que je refusais de m’intégrer au mode de vie occidental.
Heureusement pour moi que le mode de vie occidental ne se résume pas à une main sur le cul de sa dulcinée en traversant les allées de Châtelet !

Alors suis-je un homme frustre et rétrograde ? Maybe. Mais si l’intégration au modèle français passe par là. Hé bien, les troupes de M. Hortefeux devraient commencer par moi car je ne prendrais pas le risque de me briser le coup (j’habite au cinquième !) pour fuir une expulsion pour cause de « non adaptation à la culture française ».

Mais je suis mauvaise langue. La culture française je la connais. J’y suis jusqu’au coup depuis ma naissance. C’est sûr qu’elle n’a pas exactement les même caractéristiques que celle de Mme Sophie, la voisine auvergnate de mes parents, mais n’en déplaise à certains, ma culture française à moi est réelle. Mais je ne veux pas que son évolution passe par l’involution de la pudeur, du respect de l’autre et de ma propre intimité.

Déjà que l’on subisse les transports en commun avec son lot de désagréments, je veux bien. Si en plus les couples nous montrent du sexe à longueur de journée au lieu d’un peu plus d’amour. ça ne va vraiment pas le faire !