Mariage mixte 1 : Le débat

[…] Non ! Impossible que je me marie à une blanche. Je peux coucher avec, être ami avec, mais me marier non !!

Mais c’est quoi ce racisme !? Donc pour toi une babtou n’est bonne que pour une partie de jambe en l’air mais jamais tu ne feras quelque chose de sérieux avec !! […] Moi qui te voyais comme un homme moderne, « intégré » dans la société française, en fait tu reste un kainf traditionaliste !!

Arrête s’il te plaît. Ne m’accuse pas avant de m’avoir écouté jusqu’au bout ! Quand je refuse d’envisager d’épouser une babtou sa couleur de peau n’a rien à avoir là dedans. Je suis sorti autant avec les blanches, les noires, les arabes ; … toutes les meufs sont pareils de toutes les façons : elles donnent mal au crâne !
Mon problème ce n’est pas la peau. Mon problème c’est que moi je viens du bled. Même si cela fait un bail que je suis ici, je connais les réalités de là-bas et je sais qu’existe la probabilité qu’un jour j’ai une opportunité, une ouverture qui fera que pour moi un pays d’Afrique devienne un jour mon Eldorado.
Quand j’en aurais marre de me contenter des miettes que veulent bien me laisser les blancs de France et que je choisirai de tenter l’aventure dans un bled africain, que veux-tu que je fasse de ma femme blanche !?

Putain le raisonnement à deux balles ! Tu veux me faire croire qu’une africaine fera les sacrifices qu’une blanche ne peut pas faire par amour ? Suivre son mari à l’autre bout du monde !? Je te rappel qu’au bled, c’est bourré de femmes babtous mariées à des noirs. Ils sortent d’où tous ces métis du bled ? De la cuisse de Jupiter !?

Stop. Tu sais que c’est un mauvais exemple. 80% des babtous qui ont accepté de rentrer au bled avec des renois se sont des femmes des pays de l’est ; des russes, des roumaines, des bulgares, … ; qui vivaient de toutes les façons dans la misère et la dictature et qui se sont accrochées à des étudiants africains potentiellement futures ministres dans leur pays respectif !!
[…] En plus, je ne dis pas que les femmes blanches ne sont pas capables de sacrifices par amour ; je dis juste qu’elles ne feront pas le MÊME type de sacrifice.
Qu’on le veuille ou non une africaine, même toi une « muana ya poto », tu es d’ailleurs. Même en ne connaissant Abidjan « ni des dents, ni des lèvres », du fait que tu es tout de même en contact étroit avec ton « ailleurs » via tes parents qui ont encore une tonne de parents là-bas, tu as des liens avec le continent.
Donc décider un jour de quitter la « douce France chère pays de ton enfance » pour aller vivre à perpète-les-oies, un pays africain avec l’image désastreuse que les médias français nous en renvoi, juste par amour !! Avoue donc que le « risque », la décision sera beaucoup plus dure pour une babtou que pour une renoie parce que le sacrifice sera plus grand !

Mais tu me racontes ta vie toi !! Tu crois que moi, née et grandi à Magny-les-hameaux, même étant d’origine ivoirienne, je vais accepter de tout plaquer pour aller vivre à Kinshasa du jour au lendemain !!?

Tu n’as rien compris. Je dis qu’avec toi, si ma vie devait me ramener en Afrique, j’ai beaucoup plus de chance de te convaincre d’aller vivre avec moi en emmenant nos éventuels enfants à Douala ou à Lomé, plutôt que de convaincre une de tes compatriotes gauloises !
Tu imagines une petite ch’ti de Lens qui a toute sa famille entre Arras et Maubeuge, une maison de vacance à Dunkerque et une place permanente au camping de Vic-en-Bigorre, décider du jour au lendemain de tout plaquer parce que tu as estimé que gagner 30% de moins que les blancs en salaire ça te saoul ou que ta retraite de manutentionnaire serait mieux exploitée sur les bords du lac rose plutôt que dans une maison de retraite à Douai !?
Je n’ai pas envie de faire partie des statistiques sur les divorces des couples mixtes pour cause « d’incompatibilité de lieux de résidence ».

Parce que avec une meuf noire tu crois que ça ne t’arrivera pas ? Regarde autour de toi, il y a de plus en plus de couples afro-africains dont la femme et les enfants vivent en France pendant que le mari bosse au bled. Elles ont estimé que les conditions de vie étaient meilleures ici pour leur famille et …

Mais qu’est-ce que tu racontes ! Elles n’ont pas voulu rentrer même quand bien souvent elles ne foutent rien en France et se contentent de toucher les allocs et les virements du mari blédard !! Résultat ? Dans 90% des cas, à court terme, elles se retrouvent "n" fois cocues (avec "n" très grand !) et affublées d’un beau-fils tardif.
Dans 100% des cas, à long terme, au mieux, elles deviennent « la première-épouse-qui-vit-en-France » avec une rivale blédarde qui s’installe au domicile conjugal du bled !!
Le jour où je bouge d’ici que se soit pour aller vers le Canada, la Chine ou l’Afrique ; je veux que ma famille me suive.

[…] C’est ça ( !). Et si on inversait les rôles suivrais-tu ta femme ?
De toutes façons pour l’instant tu vis ici. Tu ne sais absolument pas ce qu’il adviendra de toi et de ta potentielle épouse dans 10 ou 20 ans et tu t’impose des limites à cause d’un hypothétique retour au bled. Tu refais les mêmes erreurs que nos parents qui après 30 ans en France sont toujours locataires en HLM parce que « il n’est pas question de prendre un crédit immobilier sur 20 ans alors qu’on rentre bientôt au bled ».
La vie ce n’est pas un examen blanc. N’écris pas la tienne au brouillon de peur de voir le temps qui t’es imparti s’épuiser avant que tu ne te décide à rendre une copie propre, avant que tu ne te décide à vivre réellement. Tu es en Europe, vis en Europe.