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Mariage mixte 2 : Mon envie

Jeudi 02/02/2006

jeudi 2 février 2006, par Dridjo

J’envie ces hommes et ces femmes qui s’aiment jetant aux orties toutes notions de pragmatisme. Elle l’aime, il l’aime. C’est la seule condition nécessaire et suffisante.

N’es-ce pas beau ? Un couple mixte. Deux personnes qui déambulent main dans la main sans aucun souci quand à leur destination. Lui blanc, elle noire ; elle asiatique, lui Maghrébin ; elle noire, lui Arabe ; lui noir, elle asiatique ; … tous les mélanges sont possibles en France et tous les mélanges se font. Bon gré, mal gré. Contre vent et marée.
Les couples se font, balayant d’un revers de la main les barrières des préjugés, des couleurs, des religions et surtout de la tentation du « raisonnable » culturel.

La tentation du « raisonnable », c’est ce que la morale ethnique veut nous voir faire ; ce que nos parents, nos frères, sœurs, amis de même culture ; veulent nous voir faire en toutes circonstances.
Tous les français ; même ceux issus de contrées autres que celles qui ont abrités Vercingétorix et les siens ; ont vécu cette pression morale, psychologique quand à leur choix de cœur.
Combien de fois n’avons-nous pas entendu « il faut se caser avec quelqu’un qui est de la même culture que toi pour la préserver » , « les différences culturelles importantes sont un motif de futures divorces », « trouve quelqu’un au sein de ta communauté, c’est la meilleure chose à faire » , … Et là je vous épargne les remarques les plus rétrogrades et racistes.

J’ai eu dernièrement l’occasion de m’interroger sur ce consensus culturelle qui veut que l’on abhorrent ceux qui osent se mélanger. Ceux qui osent lier leur vie pour faire un bout de chemin ensemble ; ou pire, ceux qui osent convoler en juste noce alors qu’ils n’ont en commun que de "négligeables sentiments amoureux". La morale ethnique dit d’eux qu’ils « ont perdu la tête. »

Je revendique moi, cette transgression. Je la revendique car j’avoue sans honte envier tous ces couples mixtes. Tous ceux qui se sont mêlé sans aucune autres raisons que celle de s’aimer.
Il aurait été tellement plus raisonnable pour ce jeune homme d’épouser la ravissante nièce de la cousine à son oncle. Il parait qu’elle sait tout faire dans une cuisine ; qu’elle a le don de se faire aimer des enfants et que ses aptitudes de souplesse au lit feraient verdir d’envie l’acrobate du cirque Bouglione. Mais non. Il a choisi cette Allemande.
ça aurait été tellement plus commode pour elle de dire « oui » à ce jeune cadre dynamique au sang bleu qui lui déclame son amour au son d’une liasse de billet de banque qui claquent à son visage. Il a l’air tellement « carré », tellement gentil et cerise sur le gâteau il fait la cuisine ! Mais non. Elle a choisi cet indien.

Croyez-moi vous autre. Priez pour connaitre un jour un amour aussi inconditionnel.
J’envie ces hommes et ces femmes qui s’aiment jetant aux orties toutes notions de pragmatisme : « c’est une fille gentille » ; c’est « un homme bon » ; « elle fait super bien la cuisine » ; « il a les moyens de s’occuper de sa famille » ; « elle a le caractère doux d’une bonne épouse » ; « il a fait de bonnes études » ; « c’est une femme de caractère » ; « il est très pieux » ; « elle est très fidèle » ; …

Toutes ces notions issues de notre éducation judéo-chrétienne, arabo-musulmane, africaine, asiatique ; sont foulées aux pieds par les couples mixtes qui n’attachent une quelconque importance qu’à une chose : Elle l’aime, il l’aime. C’est la seule condition nécessaire et suffisante. Tout le reste c’est « palabres de soûlard ».