Les seules limites sont celles que nous nous imposons

Accueil > Mon côté fun > Narcisse > Un homme si...noir

Un homme si...noir

Vendredi 03/09/2004

vendredi 3 septembre 2004, par Dridjo

Tous les noirs de France savent pourtant que dans l’hexagone il n’y a que deux catégories de noirs : les français et les immigrés avec ou sans papiers (!). Manifestement tout le monde n’est pas au courant de ce fait là.

Dans un de ses sketchs monsieur Colucci se demandait "chez un noir qu’es ce qui est long et dure ?" . L’importance de la phrase ne réside pas dans la réponse qu’elle implique mais plutôt dans les mots qu’elle utilise. Je m’explique.


Sachez frères d’Afrique et du reste du monde qui parcourrez par un heureux hasard ces lignes qu’en France les gens ont la fâcheuse tendance à utiliser des "termes de contournement" pour rester dans ce qu’ils estiment être politiquement correct.
Exemple concret ? Au lieu de dire "les jeunes français noirs" les médias français disent "jeunes français issu de l’immigration". Vous imaginez les américains dire de leurs compatriotes noirs que se sont des "américains issus de l’esclavage" ?
C’est vrai que c’est assez difficile de dire d’un fils de marocain que c’est un "jeune français basané", mais les noirs sont noirs. Pourquoi systématiquement faire référence au statut d’immigré de leur parent ? Foi de négro, je n’ai jamais entendu dire de Nicolas Sarkozy, Robert Pires ou madame Agazinski (madame Jospin) que c’étaient des "français issus de l’immigration".

Tous les noirs de France savent pourtant que dans l’hexagone il n’y a que deux catégories de noirs : les français et les immigrés avec ou sans papiers (!). Manifestement tout le monde n’est pas au courant de ce fait là.

Vous comprenez donc que malheureusement pour eux les noirs français sont encore dans une phase d’affirmation de leur identité. Demander à un jeune né à Trappes, grandi à Pau, mariés à Reims ; d’aller vivre à Gaborone ou de se considérer comme chez lui à Lilongwe ; sous prétexte qu’il a la peau noire, c’est comme exiger des noirs américains qu’ils s’intéressent tous aux maux de l’Afrique. Ils sont américains, même si c’est très fashion-tendance du côté du Bronx de se faire appeler "africain-américain".

Ah ! Oui ; la réponse à la question de Coluche fera l’objet d’une prochaine diatribe mais sachez, pour ceux qui ne le savent pas, que "les études" est la réponse.